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12 octobre 2012

Manuscrit proposé aux éditeurs.

Assis à côté d'une jeune fille dans la bibliothèque François Mittérant, je lis un livre afin de réchapper à son manifeste détraquement - à la bibliothèque, on peut facilement me repérer : je suis toujours assis à côté des cas, des tarés, des bizarres et des mal réglés. La jeune fille à côté de moi est une tout jeune étudiante. Elle est assise devant son ordinateur portable et recopie un cours pris sur du papier. Je n'ai pas l'habitude d'observer les activités de mes voisins de tables, tout jeunes étudiants charmants et pour tout dire irréprochables. Mais j'ai la chance – ou la malchance – d'avoir à côté de moi des jeunes en déshérences, venu se réfugier dans la bibliothèque afin de fuir, sans doute, une solitude et de finir la journée difficile, comme d'habitude ; sans doute, cette jeune fille était seule dans son coin das l'amphithéâtre ou dans une salle d'études dirigées ; sans doute mangea- t-elle seule, dans son coin, au restaurant universitaire, car ses parents lui ont dit : « bien : éèlve, tu mangeras au restaurant universitaire parce que les tickets ne sont pas trop chers ». Tout simplement. Puis passa l'après midi assidûment à sa spécialisation – la solitaire – ou du moins la voie qu'elle a choisit par cette vie universitaire. Et, pour sûr, je l'ai trouvé ce soir toute seule, au fond de la grande salle de lecture de la bibliothèque, le dos au mur, écornée..... et me suis assis à côté d'elle. Je l'entends, là, frapper sur son clavier d'ordinateur, à côté de moi. Il suffit de ressentir les fibration de la table pour savoir qu'elle est entrain de recopier son cours sur son ordinateur. Elle tape avec deux doigts, indélicatement, depuis une heure. La disharmonie de son activité se traduit par des stigmates sur le visage, sous le nez, descendant jusqu'aux commissures des lèvres, identiques aux marques sur les visages des grands champions cyclistes... mais la toute jeunette est une jeune fille de vingt ans dépourvue de force, - comme toute les jeunes filles de vingt ans, c'est notoire. Elle fait partie de la gente féminine ; des demoiselles.... qui ont besoin d'un garçon pour être équilibrées, oserais-je dire par hypothèse, disponible même pour essayer de l'apprivoiser et de soigner son malaise. Elle est mignonne, malgré ces marques sur le visage, assez rares à observer chez les jeunes filles, les demoiselles assises en face de moi ou à côté. Et le vibrations de la table quand elle tape des deux doigts sur son clavier n'infirme pas mon affirmation : il s'agit bien d'une jeune fille ; c'est à dire d'une personne féminine, sans grande force, nécessiteuse des bras d'un homme fort pour la protéger, et faire sa vie. Les vibrations dans la tables sont paradoxales, et pourrait faire accroire qu'il s'agit d'un jeune homme très fort et détraqué, comme il en existe encore dans ces étranges quartiers des résidences universitaires ; d'un gros garçon venu faire ses études, fort comme un torau, tapant avec deux grands doigts énormes sur les touches de son piano – un superbe ordinateur azerty que toute personne équilibrée utilise en tapant des dix doigts dès le départ, dans la méthode, restant logique et concentré : beaucoup de demoiselles et de jeunes garçons travaillant régulièrement dans la salle universitaire savent ainsi taper harmonieusement des dix doigts sur leur clavier. Mais cette infirme est, j'en suis sûr, déséquilibrée.

C'est paradoxale ; c'est triste...... car, j'insiste : la jeune fille a un jolie visage ; un visage de jeune fille normal, porté par un corps bien proportionné. Je ne l'ai pas vu évoluer encore dans les allées de la salle G, la salle de la bibliothèque consacrée à la littérature. Mais j'ose espérer..... pour pondérer la description objective et très dure.

Mais, à la réflexion, ne dois-je pas, moi aussi, me remettre en question ? Me suis-je assis vraiment par hasard à côté de cette jeune demoiselle ? Là, au fond de la salle : je suis assis à sa droite. Il n'y a personne à sa gauche, sauf l'allée où elle est allé puis revenu pour me montrer, à l'instant, ses potentiels, ses qualités.

Ce questionnement me vient en pensant que je suis aussi enclin à porter sur le visage ces stigmates désagréables parfois pour un interlocuteur, une personne assise en face de moi. Je suis , également, mais de façon durable, irrévocable, un raté, contrairement. à elle ; un homme sans âge ; un quadragénaire.

Un jeune garçon regarde en face de moi sur son papier un quadrilatère : les étudiants sont pour la plupart entrain de réviser, de mémoriser, d'assimiler, de faire leurs devoirs. Ce seront de grande professionnels, et non pas des pauvres hères, des écrivains ivrognes, des poètes ratés. J'espère néanmoins que cette jeune fille d'à côté s'en sortira sans faire, comme moi, l'erreur de s'engager irrévocablement dans une voie qui ne lui convient pas. Je vais bientôt m'en aller. Je viens de voir confirmer la description clinique ; la disharmonique : son visage est effectivement déformé au niveau de la bouche. C'est très visible même à dix mètres. Il est dix-neuf heures, et les étudiant, peu à peu, regagnent leurs quartiers, sans aigreurs.

 

éèlve : jeune élève; ou EELV.

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